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On pourrait se regarder ...


Si tous les jours s'écoulaient de la même façon qu'aujourd'hui, je me demande si je ne m'internerai pas moi même. Ah mais non, j'ai oublié. Je suis déjà internée : chez moi !

Chaque jour s'écoule paisiblement. Les heures défilent, les minutes passent, les secondes tombent. Et je suis toujours là. Je regarde toujours dans la même direction. Je pense toujours à la même chose.

Et mon regard se fait mélancolique. Encore. Pourquoi ça ? Parce que j'y repense sans arrêt. Peut-être que je m'amuse à aggraver une situation complètement burlesque. Je ne sais pas.

* Je ne vous ai pas dit ? Je suis internée *


C'est flagrant comme on peut s'enfermer dans un monde où tout est clos, en ne laissant qu'une fine petite entrée, fermée à clés, et dont personne ne sait ni où elle se trouve, ni comment l'ouvrir. On garde tout entre ses mains, jusqu'à ce que les choses se défilent seules, se laissant glisser à travers les doigts comme du sable. On ne retiens plus rien, et les choses passent, sans qu'on ne s'en aperçoive, on s'est laissé ouvrir, on s'est laissé attendir, on s'est laissé aimer ...
Et quand la clé revient à vous, vous n'avez plus envie de fermer cette minuscule entrée. Le bonheur y est entré, vous ne voulez plus l'empêcher d'y venir ... en même temps, vous ne voulez pas le laisser partir. Et là, la grande problématique se pose : fermer et y rester, ou laisser entrer et vivre ? Mais quand on ne contrôle plus rien, les choses s'en vont toutes seules, sans qu'on puisse y remédier. On regarde les choses partir. Avec tristesse. Avec dégoût. Avec déception. Et puis tout redevient vide autour de vous. Vous vous réveillez subitement, en proi à votre solitude. Vous vous retournez vérifier que les choses sont toujours en place. Et vous vous rendormez rapidement, en espérant que tout celà n'a été qu'un affreux cauchemar.

Pourtant, on aurait pu être heureux ... pourtant on aurait pu se laisser vivre ... Pourquoi on ne pourrait plus se retourner et regarder deux jeunes gens se rencontrer ...

"Salut, moi c'est pipou, et toi ?
-Moi, c'est ..."

Et si seulement les choses n'étaient pas comme aujourd'hui ... sans toi, aurais-je pu t'écrire ma peine aujourd'hui ? Non ... pourtant, tu es mon plus grand bonheur, tu es ma joie, tu es toi ... jamais je n'aurai dû être ammenée à t'écrire tout ça aujourd'hui ... On n'arrive vraiment à écrire sincèrement que quand on a le coeur lourd ... sinon, pourquoi écrire ? Quand on est heureux, on a pas besoin de clamer sa joie partout. Quand on est heureux, on ne vient pas écrire ses déboires, tout simplement parce qu'on en a pas. Quand on est heureux, on a rien à écrire.

Peut-être que je devrai t'en être reconnaissante ... peut-être que je devrais te dire merci, hein ? Peut-être que finalement je devrais me dire que je suis heureuse que tu sois là, même absent ... Alors se terminerait mon article et tout rentrerait dans l'ordre. Et si ce n'était pas le cas, ferais-tu comme avant pour me rendre heureuse ? Voudrais-tu clore ce chapitre et en recommencer un nouveau, en entrant par une nouvelle porte, et la garder ouverte pour que le bonheur puisse y entrer à nouveau ?

Ne peut-on pas être plus que des étrangers qui s'aiment mais qui ne savent plus comment s'y prendre ... ?